La Turquie tente de se servir de manière active du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Artsakh pour faire progresser sa politique étrangère déstabilisatrice au Caucase du Sud. Non seulement elle exprime une solidarité inconditionnelle à l’Azerbaïdjan mais apporte à celui-ci un soutien direct, y compris militaire. Cependant, si dans le passé la Turquie a joué le rôle d’un marionnettiste d’ombre se limitant à diriger les actions de l’Azerbaïdjan, à l’heure actuelle Ankara s’implique directement à dans les actions illégales des autorités azerbaïdjanaises contre le peuple artsakhiote.
Elle encourage les agissements criminels de Bakou, en apportant à celui-ci un appui en matières politique, militaire ainsi que du renseignement, en lui fournissant des armes, en particulier, des drones et des systèmes de lancement de missiles, en y expédiant des experts militaires et en recrutant de mercenaires de provenance du Moyen-Orient pour les employer dans la guerre déclenchée contre la République d’Artsakh. Un exemple frappant du comportement agressif de la Turquie est la destruction d’un avion arménien par un avion de chasse turc F-16 dans l’espace aérien de la République d’Arménie.
La dangerosité du rôle de la Turquie dans la région s’inscrit sur fond des ambitions expansionnistes croissantes de ses dirigeants, fondées sur le passé fantôme d’un empire qui, avant de disparaitre, a commis le premier génocide du XXe siècle – le Génocide des Arméniens de 1915-1923.
Au-delà de ces ambitions, les autorités actuelles turques ont hérité d’un empire tombé dans l’oubli non seulement sa politique, mais aussi les méthodes criminelles et les moyens de sa mise en œuvre. Il est à noter que le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Artsakh prend racine en 1918 précisément à la suite de l’intervention militaire des troupes turques dans le Caucase du Sud. Dans le prolongement du Génocide des Arméniens, les troupes turques ont envahi l’Artsakh en 1918 et ont massacré la population arménienne de Chouchi.
Cependant, toutes leurs tentatives de soumettre l’Artsakh à l’Azerbaïdjan, brièvement indépendant, ont abouti à un échec complet. Un peu plus de cent ans plus tard, la Turquie tente de renverser le cours de l’histoire.Le rôle essentiel que la Turquie a eu dans les crimes commis par l’Azerbaïdjan contre le peuple artsakhiote est confirmé par un ensemble de preuves irréfutables et ne suscite aucun doute.
La responsabilité d’Ankara ne se résume pas uniquement à la manipulation des autorités azerbaïdjanaises et à des manœuvres implicites à travers celles-ci, mais aussi à la tentative de contrôler et de diriger leurs agissements criminels tant au stade de leur préparation qu’à leur exécution. L’action de la Turquie ne se limite pas au soutien et à l’incitation de l’Azerbaïdjan de nouveaux crimes. Une telle position des dirigeants turcs fait partie intégrante d’un plan criminel et témoignent de l’existence d’un accord entre la Turquie et l’Azerbaïdjan pour une mise en œuvre coordonnée de leurs ambitions agressives communes.
La communauté internationale se doit de réaliser qu’aux côtés de l’Azerbaïdjan la Turquie porte l’entière responsabilité de l’entrave à la paix et à la sécurité régionales et doit répondre, au même titre que l’Azerbaïdjan, des violations systématiques du droit international et de la Charte des Nations Unies.
Compte tenu de son attitude, la Turquie ne doit plus être considérée comme membre du Groupe de Minsk de l’OSCE ni participer à la mission de médiation menée sous l’égide de l’OSCE pour le règlement pacifique du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Artsakh. Elle doit être exclue du Groupe de Minsk de l’OSCE, car sa présence au sein de cette structure équivaut clairement à un encouragement de démarches criminelles et non constructives qui visent à déclencher la guerre contre la République d’Artsakh.
Nous soulignons une fois de plus que dans la situation où l’Azerbaïdjan, dirigé par la Turquie, ignore les appels de la communauté internationale à la cessation immédiate des hostilités et refuse systématiquement de résoudre le conflit avec l’Artsakh exclusivement par des moyens pacifiques, la reconnaissance internationale de la République d’Artsakh sera la contribution collective de la communauté internationale au rétablissement de la paix et de la sécurité régionales et créera les conditions nécessaires à la résolution, par le biais de négociations, de tous les problèmes périphériques aujourd’hui en suspens.
Par ailleurs, la reconnaissance des résultats du vote légitime exprimé par le peuple artsakhiote conformément à son droit inaliénable à l’autodétermination deviendra un facteur efficace pour la prévention de la politique génocidaire turco-azerbaïdjanaise envers la République d’Artsakh à laquelle manifestement ni Bakou ni Ankara ne sont prêts à renoncer.
Nous sommes convaincus que la reconnaissance internationale de la République d’Artsakh s’intègre pleinement dans les obligations politiques et humanitaires de la communauté internationale et en particulier des pays qui ont reconnu et condamné le Génocide des Arméniens de 1915-1923.