Le Figaro : « J’ai peur d’oublier le chemin de la maison » : entre guerre et exode, le long calvaire des enfants déracinés du Haut-Karabakh

n soir que la famille était à table, Robert, 9 ans, a fondu en larmes. Depuis qu’ils ont fui le Haut-Karabakh, leur terre natale, en septembre 2023, pour se réfugier ici, en Arménie voisine, le garçon a habitué ses parents aux moments de cafard et aux terreurs nocturnes. Mais ce soir-là, quelque chose le taraudait avec plus d’acuité. À la question de son père, le garçon a fini par hoqueter : « J’ai peur d’oublier le chemin de la maison. » Alors, son père lui a proposé de prendre une feuille. Ensemble, ils ont tracé Guichi, leur village, et le parcours de l’école à la maison. Robert a aussi tracé le parc, où il s’arrêtait avec ses copains, et, plus loin, la grande croix qui se dressait en hauteur d’une colline. Le garçon a rangé le dessin dans le tiroir de sa table de nuit. Après ce jour, il n’a plus parlé de son angoisse. Et les cauchemars, avec le temps, ont commencé à s’estomper.

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