Le journal russe « Kommersant » dans l’article « Artsakh contre Karabakh », s’est référé à une source anonyme, se présentant comme haut fonctionnaire russe, pour faire état d’une proposition du ministère russe des Affaires étrangères d’ouvrir d’abord une route à travers Aghdam et de reprendre ensuite la circulation à travers le corridor de Lachin.
Le ministère artsakhiote des Affaires étrangères y a réagi pour confirmer que la République d’Artsakh a toujours eu une position claire concernant la résolution de la crise humanitaire grave résultant du blocage illégal du corridor de Lachin par l’Azerbaïdjan. Cette position est fondée sur la Déclaration trilatérale du cessez-le -feu 9 novembre 2020, dont l’article 6 stipule clairement les paramètres et les règles de fonctionnement du corridor de Lachine. La position artsakhiote découle également des principes du droit international humanitaire.
Dans ce contexte, toute initiative qui vise à établir un lien entre le déblocage du corridor de Latchine, et ce de manière limitée, et des questions sans rapport ou des itinéraires alternatifs, y compris via Aghdam, est, en réalité, une tentative de légitimer la violation par l’Azerbaïdjan de ses engagements internationaux concernant le corridor de Lachin et de remettre en cause la déclaration du 9 novembre 2020 signée par le président azéri. Cette approche, proposée par l’Azerbaïdjan, porte intentionnellement atteinte aux droits et à la dignité du peuple d’Artsakh et est en contradiction avec les normes du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Nous réitérons que la proposition concernant l’utilisation de voies de transport alternatives fait partie de la politique de l’Azerbaïdjan visant à exploiter la catastrophe humanitaire qu’il a créée et la menace de la faim comme une arme et un moyen de soumettre par la force l’Artsakh et son peuple.
Il convient également de noter que la proposition de la partie azerbaïdjanaise vise essentiellement à restreindre l’utilisation du corridor de Lachin uniquement à l’évacuation des patients nécessitant un traitement médical en Arménie, et éventuellement à des importations extrêmement limitées de l’Arménie vers l’Artsakh, sous réserve de l’approbation de Bakou. En refusant d’assurer pleinement la circulation sûre et sans entrave des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Lachin dans les deux sens et en proposant des itinéraires alternatifs, les autorités azerbaïdjanaises tentent constamment de rompre les liens profondément enracinés entre les peuples d’Artsakh et d’Arménie, dans l’intention de les priver de leur identité, de leur autosuffisance et de leurs possibilités de développement.
Cette initiative vise également à saper le concept du corridor de Lachin, un élément clé d’une résolution globale, juste et digne du conflit
Il est à souligner que ni les dispositions de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, ni les décisions de la Cour internationale de justice datées du 22 février et du 6 juillet 2023 n’envisagent une quelconque présence azerbaïdjanaise dans le corridor de Lachin ou une quelconque limitation de la circulation des personnes, des véhicules et des marchandises dans les deux sens. Il convient de noter que le 28 février 2023, alors qu’il se trouvait à Bakou, le ministre russe des Affaires étrangères a confirmé que l’établissement de points de contrôle dans le corridor de Lachin n’était pas prévu par la Déclaration trilatérale.